ELZO DURT : LE FEEDBACK DU GRAPHISTE BRUXELLOIS

L’équipe de Futurgrooves met à l’honneur les collaborateurs et les artistes qui permettent au label The Void Project de grandir. Rendez-vous avec un artiste bruxellois emblématique : Elzo Durt. Le graphiste illustrateur auteur des 3 dernières pochettes de The Void Project nous accueille dans son atelier pour une interview. Review du parcours d’Elzo Durt et de sa passion pour la musique.

Elzo Durt : le background

Artiste bruxellois emblématique de la scène undergound, Elzo Durt est passé maître dans l’art psyché & punk. Adepte du collage, il récupère des illustrations issues de l’Art Nouveau, de l’Art Déco, des gravures du 19ème, des new comics ou des illustrations pop des années 60 & 80 pour les sublimer en les assemblant au gré de ses envies et des commandes des clients.

Pour Elzo, tout commence à l’ERG (Institut de Recherche Graphique) où il obtient son diplôme de graphiste  en 2003. Il ouvrira ensuite sa propre galerie et maison d’édition Plin Tub’ au Recyclart. Plin Tub’ été la suite logique de son travail de fin d’étude pour l’ERG qui entremêlait les arts visuels, l’édition, la communication et la musique. Plin Tub’, c’était l’antre de la liberté et de l’art brut selon Elzo Durt.

En près de 20 ans de carrière, Elzo Durt produira tant pour des musiciens et des labels, que pour des médias, des collectifs ou des marques telles que Carhartt, Arbor Snowboards le Recyclart, Voxer, Born Bad Records, The Oh Sees, Magnetix, La Femme, Laurent Garnier, Le Monde, La Libre, etc. Il exposera ses œuvres en Europe, allant jusqu’au Etats-Unis

Passionné de musique, il est aussi DJ et co-fondateur des labels Teenage Menopause et Drink And Drive.

Elzo Durt est donc un artiste confirmé et incontournable, c’est toujours avec plus de créativité qu’il a fait de son art son métier : retour sur son travail et ses passions. 

Elzo Durt : moderniser le passé 

Elzo Durt se base sur des illustrations parce qu’il ne dessine pas. En pleine connaissance de ses sources, il travaille tous ses documents numériquement pour gagner en précision et en liberté au niveau des formats ce qui lui permet, par exemple, d’exposer en grand. En y regardant bien, on pourrait croire qu’Elzo Durt trace un trait entre le passé et le présent par son désir de moderniser l’ancien, « L’idée c’est de faire des images modernes à partir d’images anciennes.  J’aime bien récupérer des belles choses du passé et jouer sur la frontière de ce truc-là. » explique-t-il. 

Son univers très coloré et déroutant mêle des représentations joyeusement morbides et parfois trash tout en conservant l’efficacité de ses messages. Ses œuvres incarnent aujourd’hui une certaine forme de Surréalisme par la rencontre d’époques et d’univers distincts. « D’une part le Surréalisme m’influence et d’autre part, c’est un côté que j’ai envie de défendre, peut-être parce que je suis belge. », explique-t-il.

Elzo Durt : graphiste par amour pour la musique

C’est notamment par amour pour la musique qu’Elzo Durt s’est lancé dans le graphisme. Ce monde l’a toujours attiré et il voulait en faire partie. Amateur de punk et de rock, il ne fait pas dans la dentelle en termes de goûts musicaux ! 

Dès son plus jeune âge, il a été bercé par le rock grâce à son père « Le premier disque que j’ai acheté c’était London Calling des The Clash parce que mon père les écoutait », explique-t-il. C’est tout naturellement qu’il poursuit sur la route du rock’n’roll avec une première véritable claque musicale grâce à Nirvana, « C’est le tout premier groupe qui m’appartenait, j’avais 11 ans et c’était une grosse claque, et ça l’est toujours. C’est que c’est une bonne claque ! », confie-t-il.

Depuis, Elzo Durt a pu travailler avec ses groupes préférés tels que Magnetix, Frustration, The Oh Sees, Jack Of Hearth. « Travailler pour ses groupes préférés, c’est le Graal, c’est dingue ! Frustration je n’ai jamais fait la pochette de l’album et j’en rêve ! ». Dans ce petit monde underground, il explique que tout se joue au rapport humain et aux rencontres. C’est peut-être même ce qu’il préfère au fond.

Et puis, comment parler d’Elzo Durt et de la musique sans évoquer Born Bad Records, Teenage Menopause et Drink And Drive ?

Born Bad Records, c’est l’histoire d’une rencontre, d’une passion pour la musique et d’une amitié. Il a longtemps travaillé aux côtés de JB – Jean Baptiste Guillot-  en produisant de nombreuses pochettes de disques. Son univers psyché & punk correspondait parfaitement à l’identité explosive du label parisien. 

Ensuite naîtra Teenage Menopause, son premier label fondé avec son partner in crime : Froos. Chez Teenage Menopause on retrouve du post punk, du garage, du grunge, du cold wave et encore d’autres styles inclassables. « Teenage Menopause c’est un peu l’enfant de Born Bad qui nous influençait beaucoup et j’en suis hyper fier » confie-t-il. Teenage Menopause c’est un label avant-garde qui est finalement le résultat d’une belle amitié et de pas mal de fête ! 

C’est en 2020 qu’Elzo Durt fonde Drink And Drive avec son pote Valentino Sacchi, car il ne s’y retrouvait plus chez Teenage Menopause : « C’était impossible que ça s’arrête et j’avais envie de revenir à quelque chose de plus punk, brutal. Donc on s’est lancé avec Valentino, mais c’est beaucoup moins pro que Teenage Menopause » explique-t-il. Pour Elzo, Drink And Drive est un moyen de continuer de faire partie d’une scène et de s’amuser sans se prendre la tête « Nous on veut juste faire des disques, du bruit ! » explique-t-il. Alors, on doit s’attendre à quoi avec Drink And Drive ? A ce jour, une compil Lo-Fi punk de groupes belges est en cours de production.

Elzo Durt : le feedback 

Auteur des 3 dernières pochettes de The Void Project, Elzo Durt est un artiste incontournable, précis, à l’écoute qui s’est laissé tenté par l’aventure de travailler avec un label électro aux teintes house & minimales. Finalement la collaboration The Void – Elzo c’est un mélange de professionnalisme, d’humilité et de pochettes complètement trippy ! Si ça colle, pourquoi s’en priver ? 

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